Coronavirus : « Pas de panique »

Alors que des cas de coronavirus ont été confirmés en France, Jean-Luc Schmit, chef du service pathologies infectieuses et tropicales au CHU d’Amiens, remet les choses dans leur contexte.
Qu’est-ce que le coronavirus ?
Jean-Luc Schmit : Il n’y a pas un coronavirus, mais plusieurs. C’est une famille connue : de nouveaux coronavirus apparaissent régulièrement, comme le SRAS en 2002. Ils mutent, circulent chez les animaux, s’adaptent à l’homme et se transmettent par voie respiratoire. Ces nouveaux mutants font parler d’eux car ils peuvent être mortels. L’infection pulmonaire, grave, engendre des difficultés de respiration.
Y a-t-il des cas chez nous ?
On ne suspecte celui de Wuhan que chez les personnes revenues de Chine il y a moins de quatorze jours – soit la durée maximum d’incubation, plus une marge de sécurité. Pour l’instant (le 28 janvier, ndlr), nous en sommes à trois cas en France, à Paris et Bordeaux. Depuis le 23 janvier, nous faisons un point quotidien avec l’Agence régionale de santé. Pas de panique, tout est prévu pour repérer les cas. Le virus n’a pas sa chance.
Quel est ce protocole ?
Tout a été mis en place il y a deux ans pour le MERS-Cov, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, lui aussi lié à un nouveau coronavirus. Le même protocole est appliqué ici : si un cas est suspecté, la décision d’hospitalisation est prise par le Samu, l’infectiologue et le pneumologue. Des prélèvements sont adressés à l’Institut Pasteur. Et si le cas est confirmé, on transfère le patient à Lille. Mais la grippe reste un plus grand danger, car il est bien plus probable de l’attraper. Les masques simples, de type chirurgical, devraient toujours être portés par toute personne toussant et étant en contact avec les autres.
//Propos recueillis par Jean-Christophe Fouquet